Toronto pourra traiter 138 000 tonnes de matières résiduelles organiques par année

Par | 2016-03-04

Un an plus tôt, la plus importante métropole canadienne ouvrait sa seconde usine de digestion anaérobie, la Disco Road Organics Processing Facility, qui traite annuellement 83 000 tonnes de matières résiduelles organiques. De plus, le premier établissement de digestion anaérobie de Toronto, l’usine Dufferin, bénéficie aussi d’une expansion significative.

Elle voit sa capacité de traitement augmenter de 25 000 à 55 000 tonnes de matières résiduelles organiques d’ici 2018. La construction de ces infrastructures importantes ont été rendues possibles grâce à l’expérience acquise en exploitant l’usine Dufferin durant 12 ans.

Dans les deux établissements, le procédé est optimisé de façon à accepter comme intrants les matières résiduelles les plus diverses. Utilisant le Système de Prétraitement Hydromécanique BTATM, les usines traitent 16,5 tonnes de matières résiduelles organiques à la fois pour en retirer les contaminants comme les sacs de plastique, les batteries, les os, le verre, etc.

Les matières organiques digestibles qui en résultent sont par la suite stockées dans un réservoir avant d’être introduites dans le digesteur. Le réservoir de stockage permet un flot régulier 24/7 dans le digesteur, ce qui produit un rendement constant de biogaz d’environ 110m3 par tonne de matières organiques digestibles.

En 2015, près de la moitié du biogaz produit était utilisé pour chauffer les cuves du digesteur. Le biogaz qui reste servant entre autres à générer la plupart de l’électricité nécessaire pour faire fonctionner les infrastructures. Dans le futur, celles-ci seront potentiellement autosuffisantes.

Toronto explore aussi d’autres possibilités comme la vente du biogaz produit au réseau d’électricité provincial, son raffinage en biométhane pour le vendre au réseau de gaz naturel ou son utilisation comme carburant pour ses véhicules municipaux.

Comment les matières résiduelles organiques sont-elles collectées?

Toronto alimente ces usines de digestion anaérobie en engageant ses citoyens dans le processus. En effet, la Ville fournit gratuitement un bac vert (« Green Bin») de 45L, principalement aux résidences unifamiliales.

Elle convainc les citoyens de participer en leur permettant d’inclure dans leur bac des matières résiduelles non organiques, comme les sacs de plastique. Celles-ci permettent de réduire les odeurs et sont, de toute façon, séparées et retirées lors du prétraitement de décontamination.

La collecte hebdomadaire qui suit se fait dans des camions à deux compartiments, ce qui permet de récupérer un second type de matières résiduelles. Elle alterne entre les matières recyclables et les déchets destinés au site d’enfouissement.

La collecte saisonnière des résidus verts comme le gazon et les feuilles, déposés dans des sacs en papier, s’ajoute aux intrants. Dans le cas d’une surcapacité des usines municipales, les matières résiduelles organiques collectées en excès sont simplement externalisées vers des usines de digestion anaérobie privées.

Leader de la récupération des résidus alimentaires

Une étude de Recyc-Quebec, réalisée en 2014, démontrait que la Ville de Toronto avait un des meilleurs taux de récupération des résidus alimentaires parmi 28 régions de l’Est du Canada. Ce taux varie, en moyenne, entre 180 et 215 kg de matières récupérés par unité d’occupation par an. Tout indique que Toronto est un excellent exemple de gestion municipale efficace à grande échelle des matières résiduelles.

Sources: BioCycle, BTA, Recyc-Quebec, Toronto