Partenariat de Duke Energy avec Carbon Cycle Energy pour une énergie renouvelable en Caroline du Nord

Par | 2016-04-12

Les incitatifs politiques tels que des conformités obligatoires sont l’un des plus forts catalyseurs de transition, et cela est également vrai pour les énergies renouvelables. Bien que leurs avantages environnementaux soient évidents, il faut dire que le rendement économique des énergies renouvelables, en particulier à court terme, n’est pas aussi intéressant que celui des combustibles fossiles compte tenu de leur potentiel énergétique plus élevé. Heureusement, comme les préoccupations de la population pour l’environnement et le développement durable ont conduit à un plus grand intérêt par le secteur public pour ce domaine, les grandes entreprises sont de plus en plus vertes afin de faciliter leur reconnaissance sociale et satisfaire des exigences politiques obligatoires. Un bon exemple est le Renewable Energy and Energy Portfolio Standard (REPS), qui explique principalement le partenariat de Duke Energy avec Carbon Cycle Energy pour une énergie renouvelable en Caroline du Nord.

Le REPS remonte à 2007, la Caroline du Nord l’ayant officialisé le 20 août pour devenir le premier état du sud-est des États-Unis à adopter une telle mesure. Cette loi exige des sociétés qui produisent et vendent des services publics, tels que l’électricité, qu’une proportion de 12,5% de leurs besoins énergétiques provienne de sources d’énergie renouvelable. Plus précisément en ce qui concerne l’électricité, les fournisseurs peuvent satisfaire au REPS de diverses façons, comme la production ou l’achat, pour les installations nouvelles ou existantes, d’électricité provenant de tous les types de sources d’énergie renouvelable telles que : l’énergie solaire, éolienne, hydraulique ou géothermique; le courant océanique et l’énergie des vagues, ainsi que toute ressource de biomasse telles que les matières résiduelles organiques, les déchets animaux, déchets agricoles, etc.

Par conséquent, le REPS de la Caroline du Nord est derrière le partenariat entre Duke Energy (DE), le plus grand fournisseur d’électricité des États-Unis avec 7,4 millions de clients, et Carbon Cycle Energy (C2e), une société de développement de projets d’énergie renouvelable spécialisée dans le biogaz. Leur projet conjoint a un horizon de 15 ans au cours duquel C2e, qui va construire et posséder l’usine de digestion anaérobie, devrait générer plus d’un million de MMBtus (environ 28 millions de mètres cubes) par année de biométhane (biogaz raffiné) de haute qualité. La production de biométhane de C2e sera achetée par DE pour fournir environ 125,000 mégawatts-heures d’électricité à quatre de ses usines de production d’énergie. Pour information, cela est suffisant pour fournir 10,000 ménages de cette région en électricité pendant un an. En outre, l’usine, qui devrait commencer ses opérations à la mi-2017, va générer 40 à 50 emplois pour ses opérations.

Il s’ensuit que le biogaz a un potentiel évident d’énergie durable, de par sa viabilité économique, ses avantages environnementaux ainsi que l’engagement social qu’il induit lié à la réévaluation des matières résiduelles organiques. Par contre, dans le but de développer le biogaz comme une partie importante de la solution globale pour un développement durable, une poussée émanant de la sphère politique sera nécessaire pour tous les pays. Tel qu’on peut le constater avec le partenariat DE et C2e en Caroline du Nord, les conformités requises le REPS sont l’une des principales motivations du projet.

Ailleurs, des modèles comparables font leur apparition, par exemple dans la province de Québec, Canada. En effet, leur politique énergétique à l’horizon 2030 lancée récemment est axée  sur le développement durable, notamment par un recours réduit aux hydrocarbures ainsi que par la transition vers la production d’énergie renouvelable. La province se consacrera à encourager cette transition en établissant, entre autres, des conformités obligatoires pour certains types d’énergie. En bref, il est évident que le secteur public a le pouvoir de réglementer afin d’atteindre les objectifs mondiaux en matière de développement durable, d’énergie renouvelable et de changement climatique. Il devrait d’ailleurs être un devoir pour les gouvernements d’utiliser davantage ce pouvoir car il fonctionne, et ce même s’il existe un puissant lobby de l’industrie fossile.

Par Simon Lefebvre | 2016-04-12

Sources: Duke Energy News, North Carolina Utilities Commission, Duke Energy, Carbon Cycle Energy, PolEnergieQC (French only), Charlotte Business Journal (image)