Les déchets alimentaires peuvent induire un bénéfice économique

Par | 2016-06-09

Réalisée au Royaume-Uni, une étude récente publiée en mai 2016 par la Renewable Energy Association stipule que les déchets alimentaires peuvent induire un bénéfice économique. Les déchets alimentaires font partie de ce qui est connu comme les biodéchets, avec d’autres déchets organiques biodégradables tels que les résidus de jardin, les boues d’épuration, le fumier d’élevage, etc. La principale différence entre les déchets alimentaires et les autres est que la plupart des déchets alimentaires n’est pas actuellement traitée séparément des matières résiduelles inorganiques, ce qui se traduit par le gaspillage de la matière organique car elle présente un potentiel économique et un potentiel énergétique évidents en termes de biométhanisation. Olleco, la seule compagnie dédiée à la collecte des déchets alimentaires au Royaume-Uni, a financé l’étude.

Coûte-t-il moins cher de traiter les déchets alimentaires séparément?

L’objectif principal de l’étude était de déterminer si les économies induites par le traitement des déchets alimentaires séparément peuvent être supérieures aux coûts supplémentaires de collecter les déchets alimentaires à part des matières résiduelles inorganiques. D’après l’hypothèse de l’étude, traiter séparément les déchets alimentaires est plus de quatre fois moins cher que de traiter les matières résiduelles régulières. En outre, en collectant les matières résiduelles organiques et inorganiques séparément, il est possible de réorganiser et d’optimiser la fréquence de collecte des deux types et d’abaisser d’un montant allant jusqu’à 10-20£ les coûts globaux de collecte par ménage annuellement par exemple.

Commerciale ou domestique, l’action gouvernementale est la clé

Même si la gestion commerciale et la gestion domestique des déchets sont organisées et menées relativement différemment, les avantages réels de traiter les déchets alimentaires séparément demeurent comparables. Alors qu’en général les entreprises doivent faire face elles-mêmes à la façon dont elles disposent de leurs déchets, les matières résiduelles domestiques sont essentiellement sous la responsabilité des autorités municipales, communément appelées conseils au Royaume-Uni. Au niveau commercial, l’étude souligne que les forces du marché ne seraient pas assez fortes pour déclencher assez rapidement la transition vers la collecte et le traitement distincts des déchets alimentaires. Au niveau domestique, les municipalités doivent intervenir et rendre possible pour leurs citoyens de séparer leurs déchets alimentaires de leurs déchets réguliers pour la collecte avant le traitement grâce à des bacs et des jours de collecte dédiés.

Ainsi, on peut arriver à la conclusion que l’action gouvernementale sera la clé pour concrétiser la transition. Grâce à une législation, telle que la hiérarchie des déchets qui a été mise en place en 2011 en Angleterre et au Pays de Galles, il deviendra possible de pousser les entreprises et les municipalités à adapter la façon dont elles gèrent leurs matières résiduelles afin de préserver les déchets alimentaires en vue d’exploiter leur potentiel crucial. D’ailleurs, cette stratégie a bien fonctionné autre part au Royaume-Uni: «[…]new regulations requiring source separation of food waste by councils and food businesses have proven to be an effective tool in Scotland.»

Enfin, si les entreprises et les municipalités souhaitent bénéficier directement de traiter leurs déchets alimentaires et organiques séparément, la biométhanisation offre la possibilité d’exploiter son potentiel énergétique inhérent par la production combinée de chaleur et d’électricité ou de carburant pour le transport, ou encore son potentiel fertilisant par la vente ou l’utilisation du digestat.

Par Simon Lefebvre | 2016-06-09

Sources: Renewable Energy Association, National Geographic (image)