Le biogaz connaît une forte croissance en France

Par | 2016-03-18

C’est au cours de l’année 2015 que la France est passée à l’action en expérimentant l’injection du biogaz raffiné, ou biométhane, au sein des réseaux gaziers exploités par GRTGaz et GRDF, les deux distributeurs français de gaz naturel. L’engouement pour le biogaz s’inscrit dans la transition énergétique vers l’énergie renouvelable, et la proportion qu’il représente au niveau de l’énergie gazière en France est en croissance constante depuis au moins 2012. On s’attend notamment à ce que l’industrie du biogaz en France génère des revenus de 920 millions d’euros en 2020, ce qui constitue plus de deux fois ses revenus de 2015 qui se sont élevés à 390 millions d’euros.

Alors que plusieurs installations de biométhanisation avaient déjà tranquillement été mises en place, ce n’est que depuis 2012 que la France les voit se bâtir sur son territoire à une cadence d’au moins 50 projets par année. À la fin de 2015, le nombre total d’installations fonctionnelles s’élevait alors à 421, alors que pour ce qui est des sites d’injection de biométhane dans le réseau de biogaz, leur nombre est passé de 6 à 17, une augmentation de près de 300 pour cent. GRDF a d’ailleurs l’objectif d’opérer jusqu’à 100 de ces sites d’injections à elle seule d’ici 2018. Il s’ensuit que les résultats du développement de la filière française du biogaz sont remarquables jusqu’à maintenant, considérant qu’elle est parvenue à générer l’équivalent énergétique de la consommation de 20 000 maisons, ou encore de plus d’un millier de camions ou autobus, et ce seulement pour l’année 2015.

Le potentiel de cette source d’énergie renouvelable étant jusqu’à maintenant bien démontré, la France compte bien continuer à stimuler son essor, et surtout en augmenter le rythme. D’ailleurs, cette croissance est justifiée par la demande considérant qu’on s’attend à ce que la consommation de biogaz double d’ici 2018, alors qu’elle a augmenté de 10 pour cent en 2015. C’est ainsi que la France s’est fixé comme objectif de compter 1000 unités de biométhanisation implémentées, à atteindre d’ici 2020. De plus, la France a mis en place une législation stipulant que d’ici 2030, le biogaz devrait représenter 10 pour cent du gaz injecté dans le réseau. On comprend ainsi facilement pourquoi le directeur général de GRDF, M. Edouard Sauvage, soutient que le biométhane représente l’avenir du gaz naturel.

Il semble évident qu’une partie de la solution pour optimiser la transition vers l’énergie renouvelable passe par le pouvoir législatif. En effet, ce n’est pas en laissant libre cours au marché de l’énergie que le fossile cédera la place au renouvelable, et il faut que les décideurs endossent leurs responsabilités et s’impliquent en termes de développement durable pour notre avenir. C’est en légiférant pour favoriser l’énergie renouvelable que la population sera sensibilisée et deviendra plus proactive, car elle réalisera qu’il existe des alternatives durable respectueuses de notre environnement qui fonctionnent. Comme dans toute transition, le retour sur investissement se fera quelque peu attendre, mais l’état de notre environnement à long terme est ce qui justifie ultimement les investissements actuels nécessaires pour développer l’énergie renouvelable.

Il est encourageant de voir que le biogaz connaît une forte croissance en France et que celle-ci se fixe des objectifs en ce sens. La transition énergétique est enclenchée, et rien n’indique qu’elle va ralentir ou s’estomper. En fait, l’ampleur de cette transition énergétique est telle que M. Sauvage la qualifie ouvertement de révolution dans l’énergie, allant même jusqu’à la comparer à l’essor extraordinaire des télécommunications du XXe siècle. Cependant, il reste à voir quels seront les pays qui emboîteront le pas, tout en espérant que ce sera plus tôt que trop tard.

Par Simon Lefebvre | 2016-03-18

Sources : Le-Gaz.fr, Batiactu, Romandie, GreenUnivers (image)